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Dans un contexte de printemps humide et face à la pression constante du mildiou, le cuivre reste l’un des outils les plus fiables dans l’arsenal phytosanitaire de la vigne.
Sa particularité ? Contrairement à de nombreuses substances actives, il ne génère pas de résistance chez Plasmopara viticola, ce qui en fait un allié stratégique, y compris en contexte de forte pression épidémique.
Cependant, pour maintenir son efficacité tout en respectant les plafonds d’usage autorisés, il devient essentiel d’optimiser chaque application.
Quels sont les solutions pour une protection renforcée, ciblée et durable contre les maladies fongiques de la vigne ?
Le mildiou (Plasmopara viticola) est une maladie cryptogamique qui se développe sur les jeunes organes aériens de la vigne. Sur feuilles, on le reconnaît à ses taches huileuses caractéristiques, accompagnées d’un duvet blanc sur la face inférieure. Conservé sous forme d’oospores, leur germination est favorisée par des conditions chaudes et humides. Les premiers symptômes sont observables une dizaine de jours après la contamination (ephytia).
En préventif, une gestion globale de la parcelle est à envisager pour limiter la propagation du mildiou : éviter l’entassement du feuillage et favorisant son aération pour diminuer l’humidité de la végétation, éviter la stagnation des eaux, et incorporer rapidement les résidus de culture (IFV, 2019).
Le cuivre est un moyen de lutte efficace contre le mildiou. Ce fongicide de contact se fixe sur la surface des spores et exerce son action fongicide sur de multiples sites actifs. Il est primordial de commencer les traitements de manière préventive, avant même l’apparition des premiers symptômes (IFV Occitanie).
Dans le bassin Sud-Aquitain (40, 64), où le stade phénologique moyen est actuellement aux environs des 2-3 feuilles étalées, les températures en hausse et les prévisions de pluies engendrent un risque de contamination moyen à fort (BSV N°03, Sud Aquitaine, 2025).
✅ Adjuvants et formulations innovantes
L’un des leviers les plus efficaces réside dans l’usage d’adjuvants spécifiques ou de formulations de cuivre améliorées. Ces produits visent à :
Améliorer l’adhérence et la rémanence du cuivre sur les feuilles.
Réduire le lessivage en cas de pluie, augmentant ainsi la durée de protection.
Optimiser la couverture de la surface foliaire avec de plus faibles quantités de cuivre.
Certains biostimulants à base de polysaccharides, d’extraits végétaux ou de microémulsions d’huiles essentielles agissent également en synergie avec le cuivre, améliorant l’efficacité antifongique globale.
✅ Stimulateurs de défenses naturelles (SDN)
Des produits à base d'extraits végétaux (acides organiques) sont capables de stimuler les mécanismes de défense endogènes de la plante. En préparant la vigne à mieux résister à l’infection, ces stimulateurs permettent de limiter les attaques de mildiou et de réduire la pression sur les fongicides traditionnels comme le cuivre.
✅ Outils de modélisation et de prévision météo
L’efficacité du cuivre étant fortement dépendante du bon moment d'application, les outils d’aide à la décision (OAD) fondés sur des modèles météo et épidémiologiques permettent de cibler les fenêtres d’intervention les plus pertinentes. En anticipant les périodes de risque élevé, les viticulteurs peuvent optimiser leurs traitements tout en réduisant leur fréquence
✅ Micro-organismes bénéfiques et biocontrôle
Certaines souches de Bacillus subtilis, ou Lactobacillus sont aujourd’hui disponibles sous forme de produits de biocontrôle. Leur action consiste à :
Inhiber directement les agents pathogènes comme Plasmopara viticola.
Occuper les niches écologiques sur la feuille, empêchant le développement du mildiou.
Renforcer les défenses de la plante via des effets systémiques.
Utilisés en alternance ou en combinaison avec le cuivre, ils contribuent à une protection plus complète.
C'est un biostimulant synergique des traitements cupriques. Cette solution naturelle riche en terpènes, polyphénols, acides amers isomérisés et acides aminés agit en synergie avec le cuivre et permet d’améliorer son efficacité, évaluée par le Vinopôle de Bordeaux sur Merlot (château Queyssard), millésime 2023 et 2024 et par l'INRAE sur le black rot.
Une meilleure protection antifongique
Un pH de la bouillie plus proche du pH de la plante pour des matières actives plus efficaces
Une solution rentable pour les vignerons de toute la France
Les peptides antimicrobiens, les acides gras et l'acide lactique permettent d'améliorer les traitements au soufre contre le black rot.
Marie Denat (Phd) - 6 Mai 2025